JPO du CRE-FL au Burkina : Des Technologies et pratiques éprouvées au cœur de la 4ème édition

Le jeudi 09 octobre 25 la station de recherche de Farako-bâ a donné libre accès à ses locaux au monde agricole. C’était à l’occasion d’une Journée Portes Ouvertes du Parc des Technologies et Innovations Agricoles du Centre Régional d’Excellence en Fruits et Légumes (CRE-FL). La cérémonie était placée sous le patronage de M. Prosper ZEMBA, Directeur Général des Productions Végétales (DGPV) et le parrainage de M. Salif TENTIKA, Coordonnateur du Programme de Résilience du Système Alimentaire (PRSA-BF).

Les participants après la cérémonie d’ouverture !

C’est sous une atmosphère chaleureuse, que chercheurs, producteurs, distributeurs, entrepreneurs et acteurs du monde agricole se sont retrouvés dans esprit commun : créer un espace d’apprentissage et de démonstration des nouvelles technologies et innovations qui peuvent transformer nos systèmes de production. C’était à la faveur de la 4ème édition de la Journée Portes Ouvertes (JPO) du Parc des Technologies et Innovations Agricoles (PTIA) de Farako-Bâ. Elle était placée sous le thème : « Quelles contributions des technologies et innovations de la recherche à l’amélioration de la résilience des acteurs du système alimentaire au Burkina Faso ? ».  

Une vue des visiteurs à l’entrée du parc !

Le PTIA, selon le coordonnateur du Centre Régional d’Excellence en Fruits et Légumes, le Dr Eric SOMBIE, est un espace où sont exposées des technologies et des innovations éprouvées en vue de leur diffusion et leur valorisation. Ces technologies et innovations concernent des chaines de valeurs stratégiques telles que le poisson, les céréales (riz, sorgho, maïs), les fruits et légumes (banane plantain, jujube, tamarin baobab, tomate, échalote, etc.), les tubercules et plantes à racines (patate douce à chair orange, manioc, taro, etc.), le lait, la volaille, et le bétail. En effet, ce parc est bien plus qu’un simple espace agricole, c’est un cadre prometteur de durabilité et de capacité d’adaptation de la base productive du système alimentaire du Burkina Faso. « C’est une vitrine dont l’objectif est de permettre aux producteurs, aux distributeurs et aux entrepreneurs de connaitre ce que la recherche a comme innovations et technologies pour atteindre l’autosuffisance alimentaire du pays », a souligné le Dr SOMBIE.

Une journée riche en apprentissages et en perspectives…

Cette JPO était l’occasion pour les participants de voir le fruit du travail des chercheurs sur les technologies et innovations agricoles. Ils ont bénéficié d’explications claires et précises sur les cultures en expérimentation, les technologies et techniques utilisées, les innovations engrangées au fil des années, et sur les opportunités de solutions concrètes adaptées à leur contexte. Ces moments de découvertes et d’échanges ont favorisé un rapprochement entre chercheurs, producteurs, décideurs, et partenaires techniques et financiers mais aussi accentué leur intérêt à s’approprier des technologies agricoles locales adaptées au contexte du pays. Pour M. Daouda YARBANGA, Président de la Plateforme d’Innovation Bétail-viande, Cuir et Peaux de la Comoé, cette journée nous a permis de découvrir beaucoup de choses sur lesquelles les chercheurs travaillent. « Ce qui m’a le plus intéressé c’est la banane plantain, les jujubiers greffés, le riz cultivé hors bas-fond mais qui a bien produit, les différentes espèces de fourrages, etc. » a-t-il fait savoir. M. YARBANGA ajoutera : « Nous avons également découvert des technologies de transformation d’aliments de bétail et de volaille. Ce sont vraiment des innovations qui nous intéressent beaucoup et nous nous engageons à les utiliser », a-t-il ajouté.

Le patron de la cérémonie M. Prosper ZEMBA, s’est dit satisfait des résultats de recherches sur les technologies et innovations agricoles constatés sur le terrain. C’est pourquoi, il a réaffirmé la disponibilité des services de vulgarisation à accompagner les chercheurs dans l’objectif d’atteindre l’autosuffisance alimentaire. Pour lui, ces recherches permettent d’avoir des solutions à des défis majeures pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle au Burkina Faso.  « C’est une opportunité pour nous de pouvoir utiliser ces innovations afin de développer la production agricole et agro-pastorale dans le cadre de la mise en œuvre de l’offensive agro-pastorale et halieutique qui est en cours », a-t-il soutenu.

Des expositions également !

Des innovations agricoles qui révolutionnent…

A l’occasion de cette JPO, plusieurs technologies ont été mises à nu ! Au nombre d’elles, il y a la technologie nommée système de production pisciculture-horticulture. Elle a un mode de production adapté au contexte sahélien avec une production biologique et diversifiée et garantit une économie en eau et un recyclage des nutriments avec de faibles coûts de production. « Ce dispositif est adapté généralement aux tilapias et aux silures », a recommandé la spécialiste, Dr Rokyatou SISSAO.

A côté, il y a plusieurs autres technologies aussi importantes les unes que les autres. En ce qui concerne les biofertilisants, le  BIOCHAR, présentée par le Dr Fatimata SABA. « Ces biofertilisants sont composés de bactéries et ces bactéries nécessitent la fumée organique pour mieux fonctionner », a souligné Dr SABA. La Technologie G175 pour l’optimisation de la reproduction du soja par l’utilisation du biofertilisant NoduMax. Selon le Dr THIO Gilles, spécialiste, cette technologie permet un rendement de 6 tonnes/hectare et une production précoce de 90. Le Compost Bactéricide (CB) également biofertilisant, lutte contre le flétrissement bactérien de la tomate. Elle permet aux dires du Dr Oumarou TRAORE de fertiliser et de lutter contre les maladies telluriques de la tomate. « C’est une innovation durable qui permet une baisse de 63% de l’inoculum et de 80% de l’incidence de la maladie », a -t-il souligné.

Les variétés de maïs à haut rendement, SEMAX-5 et SEMAX-6 de la Société Semence Africaine Forte (SEMAFORT) ont aussi fait parler d’elles.  Ce sont des hybrides ayant un cycle de production de 90 jours, avec un rendement compris entre 10,7 et 12,4 tonnes à l’hectare. A côté, la variété de riz SRI Hybride a aussi été apprécié des visiteurs.

En termes de technologies pour l’alimentation des animaux, il y a entre autres, le Brachiaria ruziziensis, une graminée fourragère, le Pennisetum pedicellatum, une variété fourragère performante et la technologie d’aliment pour animaux à base de résidus de mangues.

Pour ce qui est des légumes, les échalotes étaient aussi à l’honneur. Elles ont été mises en essai dans le cadre du projet SafeVeg de World Vegetable Center. L’igname GONA, présentée comme étant bon pour le foutou et le ragout a aussi séduit par son rendement.

Au total, c’est plus d’une centaine de technologies qu’il a été donné aux visiteurs du jour d’apprécier.  

Du riz hybride, produit en hors bas-fond !

Des collaborations porteuses pour une autosuffisance alimentaire…

La demande alimentaire en Afrique de l’Ouest et du Centre, en particulier dans les zones urbaines en croissance, devrait augmenter d’environ 60 à 80% d’ici 2050, mais les rendements agricoles ne suivent pas cette augmentation de la demande, en raison d’un faible accès aux technologies innovantes et aux moyens de production modernes. Pour renverser cette tendance, il était de bon ton de développer des collaborations entre nos structures du système alimentaire et d’autres institutions. « Le PRSA-Bf intervient dans toute la chaine de la recherche agricole en matière de renforcement des infrastructures, de capacités des chercheurs… Nous intervenons également dans la mise en œuvre d’un certain nombre de projets de recherches prioritaires au niveau national », a souligné M. Boureima SAVADOGO, responsable suivi évaluation du PRSA-BF, représentant le coordonnateur. « L’objectif c’est que les technologies issues de la recherche puissent être profiter aux producteurs sur le terrain afin d’améliorer leurs activités agricoles » a-t-il conclu. L’occasion était propice pour les organisateurs, de développer des partenariats avec les acteurs présents. « Nous attendons le retour de tous ces bénéficiaires incessamment en termes de développement de partenariats« , a souligné le Dr Adama OUEDRAOGO.

En rappel, le Parc des Technologies et Innovations Agricoles de Farako-bâ est un dispositif qui a été mis en place grâce à l’appui du Conseil Ouest et Centre Africain pour la Recherche et le Développement Agricole (CORAF) et de ses partenaires dans le cadre du projet TARSPro. Ces technologies et innovations proviennent du travail des chercheurs nationaux mais aussi d’autres institutions de la sous-région, selon les propos du Dr Etienne SODRE, chercheur à l’INERA et gestionnaire du parc.  « L’objectif de ce parc c’est de démontrer les technologies éprouvées, les faire connaitre aux utilisateurs et les mettre à leur disposition afin d’améliorer leur système d’exploitation agricole de façon globale », a-t-il renchéri.

Quelques images

Catherine TIANIAGOU

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